Un gain à court terme, des dommages permanents

Votre lieu de pêche préféré pourrait bientôt disparaître à la suite de la construction d’un oléoduc ou d’une route. Dans le but d’éliminer les « obstacles réglementaires » aux projets industriels (oléoducs, exploitation des mines et des sables bitumineux), le gouvernement conservateur compte supprimer l’expression « habitat du poisson » du paragraphe 35(1) de la Loi sur les pêches.

Aux termes du paragraphe 35(1), toute activité entraînant la détérioration, la destruction ou la perturbation de l’habitat du poisson est interdite. Cette disposition est entrée en vigueur en 1977, après que le gouvernement fédéral eut reconnu le lien essentiel qui existe entre la protection de l’habitat du poisson et la protection des ressources halieutiques. Autrement dit, le poisson ne peut survivre sans une protection de son habitat.

L’habitat du poisson inclut les lacs, rivières et océans et leurs cours d’eau, les processus vitaux, les rives et la végétation riveraine le long d’une voie d’eau, les marais et les lits de gravier. Un habitat sain favorise la production de poissons sains et l’augmentation des stocks de poissons. Ceci permet de soutenir les activités de pêche à des fins récréatives et culturelles ainsi que les autres espèces fauniques.

Dans son site Web, le ministère des Pêches et Océans reconnaît l’importance de l’habitat pour les poissons. Il affirme que « la valeur culturelle et la productivité à long terme des ressources aquatiques du Canada ne dépend pas uniquement de la gestion judicieuse des populations de poisson, mais aussi des habitats qui les abritent ».

Pour se justifier, le ministre des Pêches, Keith Ashfield, affirme que la protection de l’habitat empiète sur la vie quotidienne des Canadiens. Ce qu’il faut comprendre, c’est que cela empiète sur la vie quotidienne des entreprises et de l’industrie.

Si la loi est modifiée pour y exclure la protection de l’habitat, cela aurait des effets dévastateurs sur nos poissons, notre environnement et notre écosystème.  La vie des Canadiens ne serait plus jamais la même.